On peut hésiter, en faisant l’histoire de sa famille, à fouiller dans les archives des tribunaux. Ne risque-t-on pas de retrouver un ancêtre jugé pour vol ou homicide, condamné à la prison, déporté à Cayenne, voire guillotiné, illustrant de fâcheuse manière une branche morte de l’arbre généalogique ? Au-delà de cette réticence, rentrer dans les papiers du monde de la chicane, c’est aussi craindre de s’égarer dans le maquis des procédures et d’actes aux noms peu compréhensibles.
Les mémoires du général Léon Cuny (1838-1912) balaient un demi-siècle d’histoire militaire française et rapportent donc à la fois les modes de vie des officiers et les événements majeurs de la seconde moitié du XIXe siècle : la formation militaire dans les écoles de Saint-Cyr et de Saumur, la guerre de 1870 et le siège de Metz, la répression de la Commune, la présence française en Algérie (il termina sa carrière à Tlemcen).